La journée « Le numérique, ça nous regarde » a regroupé une trentaine de participant·e·s venu·e·s du Kreiz Breizh et d’ailleurs (Quintin, Rennes…) à la salle des fêtes de Kergrist-Moëlou samedi 30 mars, après qu’en préambule la veille se soit déroulée une soirée conférence gesticulée de François Merciol intitulée « L’éthique en toc des T.I.C. ».
Après avoir dressé le bilan des pratiques numériques des un·e·s et des autres, leurs questionnements et les enjeux de la numérisation, Margot Beauchamp, chercheuse en sciences sociales autour des transformations numériques de la société, nous a présenté en conférence les résultats d’études sociologiques sur les usages du numérique par la population selon des critères d’âge, de classe sociale, etc. et de leur évolution durant les dernières années. L’écart est important entre les espoirs offerts par les débuts d’internet et les différentes réalités que nous connaissons aujourd’hui. À savoir, un fossé qui se creuse entre les différents milieux sociaux par des difficultés d’accès aux outils informatiques, par un manque de maîtrise technique ou parfois par rejet pur et simple de leur utilisation.
Les ateliers de travail et le repas se sont déroulés en extérieur dans une bonne ambiance. Différents groupes ont été composés pour évoquer l’entrée par public : jeunes, adultes et personnes âgées. Il s’agissait de mettre en avant les points négatifs et les points positifs, en créant un éventail « du plus négatif au plus positif ». La restitution de ce temps de travail consistait à mettre en avant les pistes et solutions pour une meilleure appropriation du numérique par ces publics.
Anne-Marie Bonaldi, Alain Benion et Alain Gilfort de l’association Esprit-Fablab de Rostrenen ont présenté leurs actions, leur démarche de dégooglisation d’internet en participant à la dynamique mise en place par Framasoft. Ils souhaitent notamment remplir les conditions de la charte des C.H.A.T.O.N.S (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) afin de contribuer à l’émergence d’un internet libre, éthique, décentralisé et solidaire. Ils ont insisté sur l’état d’esprit de partage qui les amène à adhérer à ces valeurs et à y travailler bénévolement.
Suite à cette intervention, plusieurs acteurs ont présenté leurs fonctionnements et l’ensemble des actions qu’ils mettent en place afin de garder la maîtrise de l’outil informatique et de le mettre au service des projets de territoire : Penn ar Web à Quimper, le collectif Tiriad à Brest, l’UBAPAR.
Ont notamment été évoqués la promotion des logiciels libres, la découverte du numérique pour les seniors, l’accompagnement des associations, la maintenance-assistance de parcs informatiques, les outils de travail collaboratifs à distance, la formation des professionnels et des bénévoles. Un échange avec la salle a permis d’aborder les possibles, afin de rentrer chez soi avec des perspectives de changement collectifs ou personnels.
La journée dans la presse :
- Ouest-France
- Le télégramme
- Article de Poher Hebdo du 27/03/2019 :