Il ne se passe pas un jour sans qu’on entende parler d’IA pour en vanter les immenses mérites ou les révolutions technologiques et sociétales qui vont en découler. Pour le meilleur ou pour le pire ? « Mais pour le bien de l’humanité bien sûr ! », nous chantent en chœur toutes les multinationales du numérique qui se tirent une bourre à coups de dizaines de milliards de dollars pour rester en tête de la course. Sauf qu’une IA ne provient pas du vide interstellaire, il faut mobiliser des hectares de data centers alimentés par des térawatts d’électricité et refroidis par des millions de litres d’eau empruntés aux écosystèmes… voilà pour l’impact environnemental.

Mais ce n’est pas tout. Pour créer une IA, il faut aussi lui faire ingurgiter des milliers de milliards d’octets de données numériques sous forme de textes, voix, musiques, vidéos, images, provenant de nos échanges sur les réseaux sociaux, de sites de presse, de streaming d’artistes divers, etc. afin d’entraîner l’IA à apporter les meilleures réponses possibles aux questions qui lui seront posées. Quitte à avoir recours pour cela au travail de forçats du clic à l’intelligence bien humaine, recrutés pour des salaires faméliques dans des pays aussi éloignés que possible de nos belles démocraties occidentales.

Et pour quel résultat au juste  ? Eh bien, vous avez aimé le Spam  ? Vous allez adorer le Slop  ! Car les IA génératives produisent des données à un rythme effréné qui alimentent à leur tour d’autres IA, ce qui aurait tendance à invisibiliser les travaux d’authentiques artistes de chair et de sang… Et ce qu’on peut d’ores et déjà observer sur certaines plateformes de streaming parmi les plus populaires ne présage rien de bon.

Extrait de notre newsletter "Actus du numérique à l’UBAPAR"